• Rééducation des brulés


    Définition :

    Une brulure est une lésion tissulaire,
    c’est la destruction de l’enveloppe cutanée, voir  même du tissu sous jacent,
    par augmentation de la température ou par un autre agent chimique, au contact ou à distance de ce tissu.
    Selon l’intensité et la duré d’application de l’agent causal,
    des tissus de plus en plus profonds seront atteints
    (cutané, sous cutané, musculaire, vasculo-nerveux, articulaire, osseux… etc.).

    La gravité de la brulure :

    Tout patient adulte dont les brulures dépassent 20% de la surface corporelle,
    doit être considéré comme brulé grave.
    Plusieurs facteurs peuvent déterminer la gravité des brulures :
    Son étendu et profondeur.
    L’âge et le terrain du patient.
    La localisation.
    La présence des lésions associées.


    La rééducation : objectifs et moyens :

    La rééducation peut schématiquement se décrire en 4 périodes :
    Les premiers 72 heures, c’est la période de réanimation.
    La phase post réanimation, le malade est sauvé
    le but est alors de minimiser les séquelles fonctionnelles.
    La régénération tégumentaire, c’est la période de couverture cutanée.
    Réadaptation, le brulé sort du service spécialisé
    pour suivre une rééducation et une réadaptation fonctionnelle.


    Les objectifs :

    Eviter les conséquences d’alitement.
    Améliorer la cicatrisation : diminution de l’hypertrophie et la rétraction.
    Contribuer au maintien de la force musculaire et la mobilité articulaire.
    Eviter la régression psychologique des malades
    et contribuer, grâce aux résultats obtenus, à redonner un meilleur moral.
    Les moyens :
    Le nursing :
    Installation posturale :
    Tous les moyens sont bons pour éviter l’attitude fœtale,
    cette installation doit être immédiate et permanente
    (sanglage, attelle, bandage).
    La mise en déclive locale ou générale 
    peut participer à la diminution de l’œdème.
    La variation des points de pression
    reste le seul véritable moyen de lutte contre l’apparition des nécroses cutané, assuré parallèlement aux soins d’hygiène et infirmiers.
    Le nursing respiratoire :
    Tous les moyens sont bons pour lutter contre l’encombrement  bronchique.
    En cas de brulure thoracique ou péri thoracique,
    la lutte contre le thorax figé devient une urgence.
    NB : lors de la pression, faire attention à la fragilité osseuse,
    le malade est décalcifié.
      Les mobilisations :
    Elles seront passives dans un premier  temps,
    mais devront  être rapidement remplacées par
    l’actives aidées, puis actif simple et enfin active contre Résistance.
    La mobilisation active aura pour but augmentation de la force musculaire
    mais surtout la recherche de la rapidité et de la précision d’exécution du mouvement.
    Lorsque le malade est pansé, il faut éviter la mobilisation avec le pansement qui aurait un effet abrasif sur les tissus.
    Dans le travail actif, toutes les techniques facilitatrices sont utilisées particulièrement kabat.
    Ces mobilisations actives et passives contribuent au réveil du malade
    et doivent être commandés par des ordres nets et dynamisant.
    Elles sont multi quotidiennes,
    mal reçus par le brulé car elles sont extrêmement douloureuses,
    elles nécessitent une fermeté et rigueur de la part du thérapeute pour les imposer au brulé, en lui faisant comprendre
    qu’elles sont le garant de la mobilité future.
    Les immobilisations :
    Elles sont assurées par l’installation posturale ou par la confection d’attelle.
    Elles doivent respecter un positionnement spécifique :
    Le cou : en hyper extension
    Les épaules : en abduction à 90° chez l’adulte et 120° chez l’enfant,
    avec légère flexion.
    Le coude : alternance de flexion et extension complète.
    Poignet : extension 15°
    MCP : flexion de 60°.
    IP : en extension.
    Le pouce : abduction et opposition.
    La hanche : abduction 15° chez l’adulte et 30° chez l’enfant.
    Genou : extension.
    Pieds : à angle droit.
    Ces positions doivent être permanente
    seulement supprimées pour permettre les mobilisations.
    Les bains :
    Ils sont effectués dans l’eau chaude (27° à 32°).
    Ce bain permet :
    La mobilisation sera facilitée par le ramollissement de la peau sous l’eau,
    ainsi que l’effet relaxant de l’eau chaude.
    La mobilisation active sera aidée par l’absence de la pesanteur sous l’eau.
    La vasodilatation générale contribue au processus de régénération 
    des téguments et à la lutte contre l’œdème.
    Les douches de faible intensité appliquées perpendiculairement  aux tissus permettent une sédation efficace des prurits.
    Les compressions :
    Elles agissent par effet circulatoire et participe à la réduction de l’œdème.
    Elles agissent par effet mécanique sur l’orientation de fibres conjonctives. (créant une hypoxie locale aboutissant à  disparition partielle
    des myofibroblastes par augmentation du processus d’apotose= mort cellulaire, et une réorganisation des fibres collagènes).
    Elles sont habituellement prescrite dès l’épidémisation sous forme diverse (bandage, bandes de contention, vêtement compressifs…etc.)
    compression en tissu, compression rigide.
    Ces compressions doivent être portées en permanence 
    de 6 à 8 mois au minimum.
    NB : les critères d’arrêt, libération d’adhérence
    et possibilité d’obtenir un pli cutané.
    Le massage :
    Massothérapie des zones  épidérmisées :
    Pas de massage avant le 15ième  jour d’épidérmisation, car la fragilité
    est encore plus grande du néo-épiderme avec risque d’ouverture ou phlyctène.
    Après le 15ième  jours, le massage aura deux actions,
    action locale d’assouplissement par décollement des différents plans sous cutanés, en évitant les frottements superficiels ou appuyés
    et l’autre, une action générale qui va répondre aux besoins du malade
    (effet relaxant, circulatoire, trophique).
    Massage des zones greffées :
     Pas de massage avant le dixième jour de la pose de greffe,
    pour permettre le contact des surfaces greffées,
    (éviter le risque de rejet de la greffe).
    Par la suite, après le dixième jour on fera des massages assouplissants des tissus superficiels et profonds.
    Massage des zones non épidérmisées :
    Pas de massage local,
    mais utilisation des manœuvres périphériques à visé circulatoire
    (type de massage trophique de l’escarre).
    L’électrothérapie :
    Les ondes électromagnétiques, ont un effet anti-inflammatoire,
    anti-œdémateux, antalgique et sédatif sur les cicatrices.
    Les ultra-sons provoquent un assouplissement des tissus néoformés
    par la diminution de la fibrose cicatricielle (augmentation anormale
    de la quantité du tissu conjonctif fibreux dans  un tissu)
    Les grands brulés peuvent également profiter de cures cutanées
    La cure thermale :
    Elle produit un assouplissement progressif des tissus, et diminue
    le caractère congestif et infiltré des cicatrices.
    Elle est réalisée le plus souvent avec l’eau thermale.
    Elle consiste à la projection de jet d’eau par les fins orifices
    sous forte pression (12Kg/cm 3).
    La durée d’application de ce jet est de 5 min au moyen,
    la distance d’application dépend de la tolérance du sujet.
    La cure thermale est  indiquée dès la régression
    des phénomènes inflammatoires (6mois, au 12 mois).
    Le nombre de cure est en fonction de l’évolution  cicatricielle,
    deux cures durant la première année,
    puis une cure annuelle des deux années suivantes.
    Réadaptation fonctionnelle :
    Constitue la phase terminale de la rééducation, elle doit répondre à trois buts :
    Progressivité extrême du lever.
    Reprise des activités quotidiennes.
    Réentrainement à l’effort.
    Dans ces buts seront continués :
    Les techniques de récupération des amplitudes articulaires.
    Les moyens d’assouplissement du tissu cutané.
    Les exercices de renforcement musculaires.
    Les exercices de marche, montée et descente l’escalier.