• La Pouliethérapie

    I)               Principes généraux


    1)    Définition :

    Gymnastique médicale faite à l’aide de poulies, de cordes et de poids, qui permet de réaliser un travail actif mécanique (à l’aide de moyens techniques). Il faut une participation active du patient avec un ordre précis du thérapeute.

    2)    Objectifs :

    On utilise la suspension et la pouliethérapie pour le  travail musculaire ou pour faciliter la mobilisation passive.
    Le principe de la suspension est de suspendre des membres pour diminuer ou annuler l’effet de la pesanteur, ce qui peut permettre au kiné de réaliser une mobilisation passive sans effort.
    Le travail peut se faire selon 3 modes :
    -          aidé : le thérapeute accompagne le mouvement
    -          libre : le patient réalise le mouvement seul
    -          résisté : manuellement ou mécaniquement (système poids-poulie)
    Le temps de repos est égal ou supérieur au temps de travail .

    3)    Présentation du matériel utilisé :

    - Cage :

    -   Poulie :
    -         Elingue : un filin, deux mousquetons et un ou deux clips d’arrêt


    -         Chevillère – sangle :



      -     Poids :


     
    - S : 



    I)    Suspensions

    1)   Suspension axiale équilibrée


    Technique permettant de faire passer le muscle de la cotation 1 à 2.

    a)Montage

    On accroche les élingues à la cage au niveau de la projection du centre articulaire de l’articulation coxo-fémorale, qui se situe en regard du pli de l’aine. La partie double du filin doit toujours être fixée vers le membre.


    Une élingue est fixée à la sangle au niveau de la cuisse et l’autre au niveau de la chevillère.



    b) Travail musculaire :


    ex : abduction /adduction de hanche

    Abducteurs et adducteurs : travail en concentrique.

    2) Suspension axiale décentrée



    On part toujours de la suspension axiale équilibrée

    Le facteur pesanteur entre en compte, ce qui permet de faire travailler le muscle de la cotation 2 à 3.

    A)     Décentrée latérale : sans changer la longueur du filin

    a)  Montage

    On part d’une suspension axiale équilibrée et on déplace l’élingue en dedans ou en dehors sur la ligne horizontale passant par le centre de projection articulaire.

    b)  Travail musculaire

    En dehors par rapport à l’axe du membre les adducteurs vont travailler en :
    -         Concentrique : Lorsque le patient écarte son membre de l’axe.
    -         Statique : Lorsque le patient maintient sa position.
    -         Excentrique : Lorsque le patient freine la chute de son membre. 


    - en dedans par rapport à l’axe du membre
                   idem pour les abducteurs .





    Remarque : pour rester dans le même plan, et éviter donc une flexion de hanche, on place un coussin sous la fesse du patient. Pour travailler les adducteurs on place le membre contro-latéral en dehors de la table (sur un tabouret) afin le libérer l’espace pour l’adduction.


    A)   Décentrée crâniale :



    Mouvement concave vers le bas.



    a)  Montage



    On déplace l’élingue crânialement, plus on l’éloigne du centre articulaire, plus la concavité augmente par rapport à la position d’origine équilibrée.





    b) Travail musculaire


    Travail des abducteurs et adducteurs dans les 3 modes.

                                       C) Décentrée caudale :

    Le mouvement est concave vers le haut.

                                    a)Montage

    On déplace l’élingue caudalement. Elle est caudale dès l’instant où l’on s’éloigne du centre articulaire. Le mouvement est dit pendulaire lorsque le point d’accrochage est à l’aplomb du pied par rapport à la position d’origine équilibrée.

      



                               b)Travail musculaire



              Idem que crânialement

     


    3)    Système poids- poulie




    Il existe des montages aidants et des montages résistants qui ne nécessitent pas de suspension axiale.



    Il existe aussi un montage couplé avec la suspension axiale équilibrée, permettant de faire passer un muscle de la cotation 3 à 5.

    On utilise des poulies qui ont pour but de changer la direction du vecteur sans en changer la force.
       



    ·       Poulie de traction :

    Elle est située dans le plan du mouvement. Pour obtenir la résistance maximale on place le segment de membre à 90 ° du filin de l’élingue distale.

      

    ·     Poulie de réflexion :

     Elle se situe à proximité du patient pour que le poids soit à sa portée en cas de difficultés lors de l’action.


     


    On peut utiliser les clips d’arrêt et si besoin un esse pour délimiter les courses musculaires (interne, moyenne, externe).

      



       Montage avec moufle :

    - moufle proximale ou fixe :  accrochée à la chevillère, permet de multiplier la résistance par deux.


     


    - moufle distale ou mobile : le poids s’accroche à la moufle et les filins de part et d’autre du poids doivent être parallèles. Elle permet de diviser par deux la résistance.

     

    I)                Système auto-passif

    Dans ce système, c'est le patient qui, grâce à l'intervention d'un autre de ces membres sains, va faire fonctionner son articulation "pathologique".



    Le système auto- passif peut être alors:
    - homologue symétrique = l'ABD de la hanche droite  entraîne l'ABD de la jambe gauche:


     



        - homologue asymétrique = l'ABD de la hanche droite entraîne un mouvement autre que l'ABD sur la hanche gauche ( ADD, RL, RM, Flexion, Extension)   
    - non-homologue symétrique = l'ABD du bras entraîne l'ABD de la hanche homolatérale ou controlatérale:






    - non-homologue asymétrique = l'ABD du bras entraîne un autre mouvement que l'ABD de hanche.

    Ce système permet de ne faire travailler qu'une seule phase du mouvement chez un patient (concentrique, statique , excentrique).Pour cela, le patient utilise son membre sain (supérieur grâce à une poignée ou inférieur grâce à une chevillière, en plus de la poulie dans les deux cas) pour mobiliser son membre pathologique dans les phases non-voulues par le MK, puis faire travailler son membre pathologique dans les phases définies.